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  • Photo du rédacteurclara VALET

Lactoferrine : la molécule polyvalente

Anti-cancéreuse, antivirale, antimicrobienne, antianémique, antioxydante, anti-inflammatoire et immunomodulatrice. La lactoferrine cette molécule mystérieuse qui déchaîne les études scientifiques depuis une soixantaine d’années.


Le but de cet article est de vous présenter les diverses spécificités de cette glycoprotéine et d’en souligner son mécanisme d’action, ses nombreux bienfaits pour la santé et ses rôles dans l’organisme. Vous y découvrirez aussi l’ensemble de ses indications thérapeutiques.




La Lactoferrine : qu’est-ce que c’est ?

La lactoferrine est une glycoprotéine appartenant à la famille des transferrines. Elle est produite dans l’organisme par les granulocytes neutrophiles ou polynucléaires neutrophiles (Globules blancs en 1ère ligne de défense de l’organisme : cellules tueuses) au niveau des muqueuses notamment les muqueuses gastriques et intestinales.


Elle est également synthétisée au cours de la différenciation de ses polynucléaires neutrophiles dans lesquels elle est stockée, ou par les cellules microgliales (les macrophages résidents du système nerveux central).


Elle est notamment présente dans le lait maternel et dans les fluides corporels (salive, bile, sécrétions respiratoires, urines, mucus cervical, les sécrétions vaginales ou le sperme). Mais aussi dans le lait des ruminants.


Depuis sa découverte en 1960, la lactoferrine fait l’objet de plus de 8 388 publications et études scientifiques qui cherchent à déterminer ses divers rôles biologiques et bienfaits pour la santé.


Cette protéine est notamment reconnue comme principe actif pharmaceutique par l’Agence Européenne du Médicament (EMA) et la Food and Drug Administration (FDA), l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux.


La lactoferrine : une protéine multifonctionnelle aux divers bienfaits


  • Des propriétés d’absorption du fer :


La lactoferrine étant une glycoprotéine appartenant à la famille des transferrines, mais contrairement à la transferrine, qui joue un rôle clé de transporteur du fer, la lactoferrine n’est pas impliquée dans l’homéostasie martiale. Elle est un simple chélateur de fer, elle a la capacité de réguler les apports en fer. Elle absorbe le fer intestinal libre et protège la muqueuse intestinale contre l’excès de fer toxique.


  • Des propriétés anticancéreuses :


o Elle active les cellules immunitaires :

La lactoferrine incite la réponse immunitaire avec son potentiel immunomodulateur. Tout particulièrement, par sa capacité à favoriser la cytotoxicité des cellules NK (Natural killer), par l’activation des lymphocytes T et des macrophages.


o Elle active les facteurs anti-cancéreux :

La lactoferrine pénètre dans les cellules où elle active la libération des cytochromes C par les mitochondries de la cellule pour provoquer l’apoptose (la mort cellulaire programmée) dans les cellules tumorales.


o Elle inhibe la croissance des cellules cancéreuses :

La lactoferrine induit l’arrêt du cycle cellulaire en provoquant l’apoptose mitochondriale et en perturbant le cycle de croissance des cellules tumorale en stoppant la duplication du génome cellulaire.


o Elle empêche le développement métastatique:

La lactoferrine inhibe l’angiogenèse, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux déjà existant qui nourrissent les cellules tumorales. Elle régule également, la plasminogène limitant l’invasion métastatique.


o Elle améliore l’efficacité du traitement contre le cancer :

La lactoferrine vient renforcer les effets de la radiothérapie sur les cellules tumorales, en induisant la ferroptose système utilisé dans le principe de la radiothérapie.


o Elle améliore la réponse immunitaire après chimiothérapie :

La lactoferrine est compatible avec la chimiothérapie et elle réduit en plus les effets secondaires grâce à la possibilité de réduire les dosages des traitements de chimiothérapie (avec accord de l’oncologue évidemment !!!).


La lactoferrine présente une sélectivité élevée envers les cellules cancéreuse par reconnaissance cellulaire de ces dernières, protégeant les cellules saines. Elle agit sur différents composés moléculaires comme la prolifération, la migration ou la résistance des cellules cancéreuses, induisant plus de voies de destruction tumorale.


Son efficacité a été vérifiée sur les cancers : du sein, de la prostate, de l’intestin et colorectal, cérébraux (passage de la barrière hémato-encéphalique), d’autres études sont en cours pour approfondir nos connaissances sur cette glycoprotéine et ses effets sur les cellules tumorales.


  • Des propriétés antimicrobiennes :

La lactoferrine est un élément clef du système de défense inné et elle possède un large spectre antimicrobien qui s’étend des bactéries Gram - et Gram +, levures, champignons, à certains virus et protozoaires.


o Par un effet bactériostatique :

La lactoferrine joue un rôle dans l’absorption du fer intestinale, c’est ce qui va créer son action bactériostatique. Sa forte capacité d’absorption du fer libre va priver les bactéries (à gram – et gram +) ainsi que d’autres micro-organismes de cet élément indispensable à leur croissance.


o Par un effet bactéricide :

La lactoferrine exerce aussi une activité bactéricide par sa capacité à se fixer directement aux lipopolysaccharides (LPS) et aux acides lipoteichoïques (molécules de la paroi bactérienne gram – et +). Elle va déstabiliser la membrane des bactéries et provoquer leur fragilisation en augmentant leur perméabilité.


o Par fixation aux récepteurs d’adhésion cellulaire de la bactérie :

La lactoferrine neutralise ces pathogènes dès les premiers stades de l’infection, elle va s’établir aux récepteurs d’adhésion cellulaire de la bactérie en se fixant aux glycosaminoglycanes (GAG) et intégrines présentes sur la membrane bactérienne, inhibant la capacité d’attachement de ces bactéries aux cellules hôtes.


La résistance aux antibiotiques de certaines bactéries peut être due au fait qu’elles sont capables de s’organiser en biofilm. Des études in vitro montrent que l’apo-Lactoferrine, en interagissant avec ces différentes molécules de surface, peut prévenir la formation de ces biofilms. Inhibant la capacité de résistance aux antibiotiques des bactéries.


  • Des propriétés antifongiques :


Comme cité plus haut la lactoferrine agit également sur les levures et les champignons. Le principe est le même que pour les bactéries. Mais en plus de cela, la lactoferrine va provoquer l’apoptose (mort naturelle) de ces micro-organismes.


  • Des propriétés antivirales :


La lactoferrine exerce une action contre les virus à ARN et à ADN, ce mécanisme d’action n’est pas complètement éclairci. Cependant, dans la plupart des études réalisées (sur le virus de l’herpès, de l’hépatite C, le rotavirus…), la Lactoferrine inhibe les capacités de fixation et de pénétration des virus en interagissant avec les GAG et les intégrines utilisés par les virus pour entrer dans leurs cellules hôtes. La Lactoferrine semble également pouvoir inhiber la capacité de réplication virale.


  • Des propriétés antioxydantes :


La Lactoferrine en piégeant le fer, limite les processus et les dommages causés aux membranes cellulaires en prévenant la peroxydation des lipides. En effet, le fer va diminuer la production des radicaux libres, en particulier lors de l’inflammation.

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